Le jugement majoritaire et la délibération : mieux discuter, pour mieux voter !

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Le jugement majoritaire est un outil de décision collective. Même s’il résout plusieurs problèmes liés aux différents modes de scrutin actuellement en vigueur, il n’en faut pas moins oublier l’importance de la délibération collective qui doit nécessairement précéder un vote. Thomas Boyer-Kassem, Maître de Conférences en Philosophie des Sciences à l’Université de Poitiers nous présente ici en quelques questions l’articulation entre ces deux phases d’un vote.

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Avec le jugement majoritaire, y a-t-il encore besoin de délibérer avant de voter ?

On pourrait penser que, puisque tout le monde donne son avis sur tous les candidats, cela fait assez d’information, et il n’y a pas besoin d’en rajouter avec une discussion avant le vote. Mais ce serait oublier une fonction essentielle de la délibération : partager des informations et présenter des arguments, afin que l’avis de toutes et tous évolue. Alors, même si un vote au jugement majoritaire est plus informatif qu’un vote standard où on ne choisit qu’un seul nom, une fois le vote fait, il est trop tard pour changer d’avis : il est donc toujours aussi important de bien délibérer avant le vote, même au jugement majoritaire !

Devrait-on délibérer différemment si on utilise le jugement majoritaire ?

Oui, car la réponse que l’on donne est différente. Avec un vote standard où vous ne donnez qu’un seul nom, tout l’enjeu pour vous est de décider pour quel nom vous aller voter. Vous n’avez pas besoin de beaucoup vous intéresser aux candidats que vous n’appréciez pas trop. Avec le jugement majoritaire au contraire, vous devez attribuer une mention à chacun des candidats. Et même si vous n’appréciez pas trop un candidat, cela pourra in fine faire une différence selon que vous lui attribuez la mention « À rejeter » ou seulement « Passable ». Pour cette raison, lors de la délibération, chacun devrait chercher à affiner son jugement sur tous les candidats. Plutôt que de dire « Je vais voter pour X parce qu’il a un super programme et qu’il est quand même plus crédible que Y », on dira plutôt « Je vais donner la mention « Excellent » à X parce qu’il a un excellent programme, la mention « Bien » à Y parce qu’il n’est pas assez crédible, et puis la mention « Insuffisant » à Z parce que je ne partage pas ses idées économiques, et la mention « Passable » à W parce que etc. ». La question n’est plus « est-ce que tu préfères X à Y ? », mais « quelle mention donnerais-tu à X ? Et à Y ? ».

Comme la mention d’un candidat est indépendante de la présence des autres candidats, et qu’il ne s’agit pas de comparer les candidats pour les classer, on peut même imaginer que la délibération soit menée de façon séparée pour chacun des candidats. On discuterait d’abord des mérites du candidat X, et de la mention que chacun voudrait lui attribuer, puis des mérites du candidat Y et de sa mention, etc.

Enfin, il y a une autre raison qui fera qu’on délibérera différemment avec le jugement majoritaire : comme il n’y a presque plus de vote utile (cf. XXX), il n’y a plus besoin de discuter pendant des heures de la stratégie à adopter, et de savoir si X a ses chances, si voter X c’est faire le jeu de Y, etc. Ça simplifie la discussion, et on peut se concentrer sur les mérites respectifs de chacun des candidats, tant mieux !

Dans mon groupe, en discutant, on se rend compte qu’on est tous d’accord. Devrait-on vraiment voter au jugement majoritaire ?

Peut-être que oui. En effet, certaines personnes n’osent pas toujours vraiment dire ce qu’elles pensent de façon publique, parce qu’elles ressentent une forme de pression sociale. Elles n’ont peut-être pas envie d’apparaître comme celui ou celle qui vient rompre une belle unité, ou qui contredirait telle autre personne. Elles diront alors comme le reste du groupe. Les recherches en sciences sociales l’ont bien montré : lorsqu’on passe à un vote secret, qui n’est plus oral, les gens expriment plus facilement leur pensée propre. Même les experts scientifiques ! Aussi, le consensus dans mon groupe pourrait bien être seulement illusoire. Et cela pourrait valoir le coup de le vérifier avec un bulletin de vote. Mais bien sûr, tout dépend de l’enjeu de la question !

Une nouvelle méthode de vote ? Bof, moi, je préfère une bonne discussion.

C’est vrai, la discussion est importante. Mais parfois, elle peut mener à une fausse impression de consensus (voir question précédente), donc il pourrait être dommage de s’y limiter. En fait, qu’est-ce qui empêche de faire les deux ? Si c’est le vote avec des bulletins qui vous gêne, sachez qu’il existe des applis pour voter sur téléphone. Et on peut aussi voter de façon orale : on passe les différents candidats en revue, et chacun dit la mention qu’il lui attribue.

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